Le suicide
Le suicide a toujours existé
Mis au pilori, enfermé en d'autres temps dans la maladie mentale, sujet de polémiques et de jugements, objet de science ou de philosophie, trop souvent figé dans le rejet et le silence, le suicide est fréquement et complaisament abordé à travers de faux savoirs et des idées reçues.
Ces mythes, croyances, savoirs, tabous peuvent être lus comme autant de tentatives de se protéger d'une réalité par trop difficile à vivre et à comprendre. Classifier, compatrimenter, analyser, juger est une attitude bien humaine pour prendre distance. Cependant, à chaque moment, la réalité nous interpelle. Chaque année, dans notre pays, plus de 2.000 personnes se suicident, et plus de 20.000 tentent de se suicider. Et pour chacune:une famille, des amis, des connaissances, des collègues... La prévention du suicide Au-delà des croyances, le suicide parle avant tout de personnes. Il parle de leur souffrance, mal-être, détresse. Il parle aussi des proches, de leur incompréhension, détresse, impuissance. Il parle de relation et de communication. Actuellement, le tabou entourant la problématique du suicide se fissure, du silence émerge des questions, comme si, peu à peu, nous acceptions que la personne suicidaire se rapproche de nous et que nous puissions l'écouter et l'entendre.
Se mettre à l'écoute de la personne suicidaire permet de se rendre compte qu'elle n'est pas si différente de nous, qu'elle a des choses à nous dire sur ses difficultés de vie, ses difficultés à assumer ce qui lui arrive. Elle va nous parler de ras-le-bol, de ces moments où vivre a des relents d'impasse et où mourir est en sortir discrètement, par la porte du fond, ou, au contraire, violemment, au plus fort de son angoisse, de sa souffrance et de sa colère. L'état de crise, l'ambivalence, le désir de communiquer et d'être compris font partie intégrante de la problématique suicidaire et de notre rencontre avec la personne suicidaire. Une grande part de la prévention va se trouver dans notre capacité à être là. La prévention n'est pas là pour circonscrire, éviter à tout prix le passage à l'acte mais bien plutôt pour tenter d'humaniser les situations conduisant à celui-ci.
Mon expérience personnelle : A l'âge de 19 ans j'ai voulu mourir, appeler au secours ! Ce fut un moment douloureux mais révélateur....
Un soir, j'ai préparé plusieurs médicaments, un grand verre d'eau et une chanson de Mylène Farmer "Rêver". Voici le texte :
D'avoir mis son âme dans tes mains
tu l'as froissé comme un chagrin
et d'avoir condamné vos différences
nous ne marcherons plus ensemble
Sa vie ne bat plus que d'une aile
dansent les flammes, les bras se lèvent
là où il va il fait un froid mortel
si l'homme ne change de ciel pourtant, j'ai rêvé
j'ai rêvé qu'on pouvait s'aimer
au souffle du vent
s'élevait l'âme, l'humanité
son manteau de sang
j'irai cracher sur vos tombeaux
n'est pas le vrai, n'est pas le beau
j'ai rêvé qu'on pouvait s'aimer
à quoi bon abattre des murs
pour y dresser des sépultures
à force d'ignorer la tolérance
nous ne marcherons plus ensemble
les anges sont las de nous veiller
nous laissent comme un monde avorté
suspendu pour l'éternité
le monde comme une pendule
qui s'est arrêtée
j'ai rêvé qu'on pouvait s'aimer
au souffle du vent
s'élevait l'âme, l'humanité
son manteau de sang
j'irai cracher sur vos tombeaux
n'est pas le vrai, n'est pas le beau
j'ai rêvé qu'on pouvait s'aimer
Je suis partie un certain temps, ce fut très reposant et tranquille...
La Mort n'a pas voulu de moi....
Je suis revenue dans ce monde brutalement, une infirmière venait de m'intuber par le nez. J'ai eu une horrible sensation....le lavage d'estomac pas possible....donc j'ai du avaler du charbon....
Là j'ai compris que j'avais une mission sur cette terre : VIVRE...
Mais j'ai mis beaucoup de temps pour vraiment comprendre ce message , me rendre compte que j'ai failli mourir....
Aujourd'hui j'ai 29 ans, cela fait juste 10 ans....